Quand Hadi, un Afghan de 21 ans, vivait en Iran, une pub pour un parfum chic passait régulièrement à la télévision. Impossible aujourd'hui de se souvenir du nom de la marque, mais c'est la première fois de sa vie qu'il a vu Paris, ou du moins son cliché - une belle actrice au regard mystérieux, les rues pavées et propres de l'île de la Cité, et la tour Eiffel qui scintille. «Je me suis dit que c'était une jolie ville, moderne, culturelle et accueillante», se souvient le jeune homme emmitouflé dans une doudoune chaude. La vie de Hadi est un interminable exil : sa famille a fui la guerre en Afghanistan, son pays natal, pour l'Iran voisin quand il avait à peine un an. Il y a grandi, malgré les nombreuses discriminations dont lui et sa famille ont été victimes. «Quand tu es afghan, on ne te laisse rien faire en Iran. Tu ne peux pas vraiment travailler, ni étudier. J'avais souvent des problèmes de racisme avec les Iraniens et avec la police», explique Hadi. C'est un mordu de foot, il rêve de suivre les traces de son idole, Cristiano Ronaldo.
Parfum et rues pavées
Il y a quelques mois, un ami qu’il avait rencontré en Iran a tout quitté pour la France. Une fois arrivé, il lui a assuré que la vie était belle et que son rêve de devenir joueur pro semblait accessible dans l’Hexagone. Hadi s’est alors souvenu du parfum, des rues pavées et des documentaires qu’il regardait pour passer le temps. On y voyait les beaux monuments. Il a ainsi quitté sa famille pour tenter, lui aussi, sa chance.