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Qwant : les maux clés

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Lancé en 2013, vite pressenti comme une pépite technologique en devenir, le moteur de recherche français n’a pu tenir ses promesses. Au pied du mur, il doit désormais se réinventer afin de se démarquer de ses concurrents dans un marché ultradominé par Google.
En France, Qwant représente moins de 1 % du marché de la recherche Internet, contre 90 % pour Google. (Photo Denis Allard. Réa)
publié le 8 janvier 2021 à 20h36
(mis à jour le 21 janvier 2021 à 20h35)

«Peu de gens ont conscience de la complexité que représente le développement d'un moteur de recherche. On est en bas du mont Ventoux et l'erreur est d'avoir survendu Qwant. Nous demandons de la patience.» Le ton, mea culpa et profil bas, est à l'image du nouveau visage cultivé depuis un an par l'unique moteur de recherche français et européen, lancé en 2013 sans avoir jamais vraiment décollé auprès du grand public malgré sa promesse vertueuse : «Le moteur qui respecte votre vie privée.» Sous la houlette de son patron, Jean-Claude Ghinozzi, un «opérationnel» au profil marketing passé par Microsoft et arrivé chez Qwant à l'été 2017, cette alternative jusqu'ici lilliputienne à la toute-puissance du roi Google n'a plus que ce mantra à la bouche : se recentrer sur son outil de recherche maison. Une gageure pour un site encore largement «motorisé» aujourd'hui par Bing, l'outil de recherche du géant américain Microsoft, avec lequel il a noué un partenariat longtemps tu et même nié, ce qui a fortement entaché sa réputation. Dans un souci de transparence inédit, Qwant a d'ailleurs reconnu le mois dernier que l'index qui se cache sous son capot n'est capable de répondre «en totale autonomie» qu'à 40 % des requêtes de ses utilisateurs…

Mais en se concentrant sur ce seul usage qui constitue la porte d’entrée sur la Toile pour 65 % des internautes, Qwa