Ni tout à fait laboratoires scientifiques ni tout à fait lobbys, les think tanks pullulent depuis une vingtaine d’années en France. Peu identifiables, difficilement classables, ils ne cessent pourtant de prendre une place croissante dans le débat public. Ces «associations», «fondations» ou «instituts», principalement des structures de droit privé à but non lucratif, étendent leur influence de la gauche radicale à la droite libérale. C’est de ce côté-ci de l’échiquier politique que leur poids est devenu considérable, à l’image de l’Institut Montaigne, mis en lumière lors de la victoire d’Emmanuel Macron à la présidentielle de 2017.
«Boîte à outils»
A la confluence des milieux académiques, économiques et politiques, du privé et du public, ces incubateurs d'idées, véritable importation anglo-saxonne, soulèvent aussi des questions éthiques et démocratiques. Ayant pour vocation de faire des propositions novatrices en matière de politiques publiques, ces associations d'experts font du «policy planning», explique Sylvain Laurens, sociologue à l'EHESS. Soit une mise en agenda de thématiques et d'innovations dans des domaines aussi divers que l'emploi, l'éducation ou les nouvelles technologies. Une sorte de «lobbying d