Axel Kahn travaille. Il ne fait que cela. Quand il ne travaille pas, il écrit. Quand il n’écrit pas, il répond aux médias. Quand il débat, on a envie parfois qu’il cherche ses mots. Mais ce n’est jamais le cas. Il écrit comme il parle, de façon carrée et précise. Puis, quand il se tait, il marche.
On pourrait continuer ainsi. Quand le professeur Kahn n'est plus directeur de l'Institut Cochin, il préside l'université Paris-Descartes. Quand il quitte l'université, il s'en va diriger la Ligue nationale contre le cancer. Et le matin, quoi qu'il lui en coûte, il continue à publier son blog, en particulier sur le Covid-19. Au début de cette année, il a fait fort en évoquant «un désastre» pour décrire le début de la campagne de vaccination, provoquant une foule de réactions proportionnelles à sa renommée. «Vous avez un peu exagéré», lui dit-on. La réponse fuse : «C'était réfléchi. Je ne me laisse jamais emporter. Tout ce que je dis est sous contrôle !»
Voilà. Tout est au cordeau. Ce jour-là, il a huit rendez-vous avec les médias. Depuis plus de quarante ans que ce médecin hématologiste-généticien-éthicien occupe la scène publique, on peut lui concéder qu'il a fait bien peu de faux pas. Et sa parole compte. «J'ai développé une conception, nous explique-t-il. Dans une démocratie dont on ne veut pas qu'elle soit une "technocratie", il est impératif d'apporter aux citoyens les éléments qui leur permettent de prendre conscience. J'ai toujours pensé