Jacqueline Veyrac a le pas ferme. Elle monte les marches du palais de justice de Nice sans esquiver les photographes. Elle fait glisser sa main sur la rambarde sans s'y appuyer. Seule une scoliose, qui voûte son dos depuis l'adolescence, ralentit sa démarche. A 80 ans, cette petite dame, propriétaire de restaurants et d'hôtels de luxe sur la Côte d'Azur, a l'assurance collée à la peau. Son fils dit «une force de caractère». Celle-là même qui lui a permis de survivre séquestrée dans le coffre d'une voiture pendant deux jours, après son enlèvement en octobre 2016.
Devant la cour d'assises des Alpes-Maritimes, Jacqueline Veyrac fait face à ses ravisseurs supposés. Une galerie de quatorze personnages avec, pêle-mêle, le gérant d'un restaurant étoilé, un ex-soldat britannique, un ancien paparazzi devenu détective privé et une bande de malfrats de droit commun. La revanche et la rancœur guident le premier, l'appât du gain motive tous les autres. Inculpés pour enlèvement, séquestration et tentative d'extorsion en bande organisée, ou pour complicité, ils comparaissent jusqu'au 29 janvier. Dans le box, certains encourent la perpétuité : le rapt est un crime.
«Ligotée, les yeux bandés»
Jacqueline Veyrac a le ton ferme. A la barre, blottie dans