Pas de trêve dominicale dans la castagne financière pour le contrôle du numéro deux français de l’eau et des déchets, Suez. Dimanche en fin de journée, le fonds d’investissement français Ardian associé à son homologue américain Global Infrastructure Partners (GIP) ont annoncé qu’ils avaient informé le conseil d’administration de Suez de leur intérêt pour une «solution amicale» concernant l’avenir de Suez.
«Solution amicale»
Reste que pour mettre la main sur 100% du capital de Suez, il faut débourser plus de 11 milliards d’euros. Histoire de limiter l’addition et les éventuels risques, le candidat Ardian s’est associé à un autre investisseur, américain celui-ci : Global Infrastructure Partners, spécialisé dans la gestion des infrastructures telles que les routes ou les aéroports.
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Pour l'heure, Suez et Ardian parlent à qui mieux mieux d'une «solution amicale» dans laquelle Suez et Veolia, ennemis d'hier, seraient prêts à «ouvrir le dialogue». «Un accord est possible et souhaitable», affirme à Libération Mathias Burghardt, directeur d'Ardian Infrastructures. Il n'y aurait donc pas d'opposition entre les deux entreprises pour la recherche d'une solution. A ceci près qu'Ardian et GIP sont candidats à un rachat de 100% de Suez. Or, Veolia a fait savoir dès dimanche soir que les 29% de Suez qu'il possède déjà «ne sont pas et ne seront pas à vendre». Une manière pour le PDG de Veolia, Antoine Frérot, de couper court aux spéculations selon lesquelles il renoncerait à son offre d'achat, si Suez lui revendait certaines de ses activités aux Etats-Unis ou encore en Europe, en guise de lot de consolation. Difficile, dans ces conditions, d'imaginer un accord à l'amiable. D'autant que Suez et Veolia s'affrontent depuis des mois dans plusieurs procédures judiciaires, civiles ou pénales, toujours en cours.
La confrontation pourrait également se jouer sur le terrain financier. L’offre des fonds Ardian et GIP est de 18 euros par action Suez. Exactement le prix proposé par Veolia. Pour emporter l’affaire, l’un ou l’autre des candidats pourrait être tenté de surenchérir en proposant 19 ou 20 euros par action. Ce serait alors le top départ d’une bataille boursière dans laquelle chacun des deux belligérants devra avoir mis de côté plusieurs centaines de millions d’euros pour ajuster son offre à la hausse.