C’est un match qui dure maintenant depuis treize jours, la grève la plus longue qu’ait connue l’Equipe dans son histoire récente. Face au plan social imposé à l’automne par la direction du quotidien sportif, les trois quarts des salariés jouent le catenaccio derrière les syndicats. Une défense en bloc, verrouillée. Avec une même revendication depuis le début : pour suspendre la grève, il faudra suspendre le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) en cours. Ce dernier prévoit, au sein de la SAS L’Equipe (qui regroupe le quotidien, le supplément magazine du week-end, Vélo Magazine et l’hebdomadaire France Football, en passe de devenir mensuel) la suppression de 47 postes de journalistes et la création de 12 nouveaux emplois sur le numérique.
Depuis le début de la grève, la position de la direction a évolué, sans convaincre l'intersyndicale (SNJ, SNJ-CGT, UFICT-CGT, SGLCE-CGT) ni les salariés. Lundi, le directeur général du groupe L'Equipe, Jean-Louis Pelé, a ainsi annoncé la dernière proposition alternative en date aux journalistes regroupés dans le hall du journal. «On a perdu 20 000 exemplaires de ventes au numéro par jour, a-t-il justifié. On doit réadapter nos coûts.» L'objectif du plan est d'abord de réaliser 5 millions d'euros d'économies. Et d'éviter des pertes qui, selon les prévisions du dirigeant, pourraient atteindre entre 10 et 20 millions d'euros pour 2021-2022.
L'alte