Trois soignantes fument à deux pas de l'entrée des urgences de l'hôpital de Compiègne-Noyon (Oise). Sourires de convenance, crispation en mots. «Où est la corde ?» demande l'une. Elle parle d'une guerre si lasse que même la peur semble résignée. «On y est habitué, presque. On a intériorisé. Ça fait un an qu'on a peur.» Une collègue embraye : elle relate tout de même «la situation très tendue» au sein du centre hospitalier. Pour les mêmes raisons que depuis le début de l'épidémie, et plus encore : ces derniers jours, 75 personnels, sur 2 400, ont été testés positifs au Covid-19. Une contamination grandissante et inédite à cette échelle, qui touche en majorité les unités médicales. Et même les patients : «On en voit certains sortir puis revenir une semaine plus tard. Positifs au Covid, probablement attrapé ici», suppose une infirmière. Les raisons restent pour le moment indéterminées, mais les couloirs bruissent. Les trois soignantes racontent les on-dit : «Paraît que ce serait un variant. Mais qu'est-ce qu'on en sait ?» Les soi-disant : «A l'hôpital d'Amiens, il y a moins de cas chez le personnel. Enfin, ce sont des rumeurs…»
«Phénomènes croisés»
La directrice de l'hôpital, Catherine Latger, explique que le phénomène a commencé entre Noël et le jour de l'an et qu'une opération de dépistag