La petite maison de briques rouges, de plain-pied, se niche à la sortie de Pérenchies, une commune au nord-ouest de Lille (Nord), à 3 kilomètres de la frontière belge. Alentour, un dédale de chemins goudronnés sillonne la campagne et ses champs fraîchement labourés. Les volets roulants de la façade sont baissés, le jardin fait triste mine. Lors de nos deux visites, personne ne répond.
Cette maison est néanmoins le siège social d'une association culturelle. Son but officiel : «Promouvoir les traditions ancestrales païennes, plus particulièrement l'odinisme [Odin est le dieu principal de la mythologie nordique, ndlr] avec pour point d'orgue la célébration annuelle du solstice d'été.» Les voisins rencontrés sur place identifient bien le couple de quadragénaires qui habite à cette adresse, mais ils n'ont jamais entendu parler de cette association ni vu la moindre réunion se tenir à cet endroit.
Il faut dire que, pour les grandes occasions, ses membres ont l'habitude de se rassembler à une quinzaine de kilomètres de là, dans un hameau rattaché à Illies, petite commune rurale proche de Béthune. Mais, là encore, personne, pas même à la mairie, ne semble connaître l'existence de la «Communauté de l'Irminsul»… L'Irminsul ? Dans l'ancienne tradition germanique, c'était l'arbre totémique de la divinité de la guerre, Irmin, ainsi que le pilier soutenant la voûte céleste. Mais à y regarder de plus près, on constate rapidement que les festivités et rituels célébré