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Interview

Jean-François Delfraissy : «Cette impression de stabilité est trompeuse»

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Alors que les autorités commencent à envisager un reconfinement, le président du Conseil scientifique considère que les décisions dures peuvent attendre que toutes les informations sur le variant anglais et l’efficacité du couvre-feu soient connues.
Paris, le 4 mai 2020. Portrait de Jean-François Delfraissy, médecin et professeur de médecine français, spécialisé dans l'immunologie. Il est nommé président du Comité consultatif national d'éthique en 2016. (Frédéric Stucin pour Libération)
publié le 25 janvier 2021 à 20h56

La France va-t-elle devoir se reconfiner ? Et si oui, quand ? Avant même que les effets du couvre-feu généralisé à 18 heures n'aient pu être mesurés, l'exécutif prépare les esprits à de nouvelles annonces calamiteuses. Au Conseil de défense sanitaire, qui se réunit mercredi autour d'Emmanuel Macron, de trancher sur la nécessité d'un nouveau lockdown. L'affaire est délicate. «Des décisions seront prises cette semaine […]. Il ne s'agit pas de baisser la garde», avait d'abord prévenu lundi Jean Castex dans la matinée. Avant que l'Elysée ne temporise auprès de plusieurs médias, indiquant qu'aucune prise de parole du Président n'était prévue cette semaine.

Contrairement aux deux épisodes précédents, il ne s'agit pas cette fois de contrer une flambée épidémique mais de la prévenir. Si les indicateurs sanitaires (contaminations, hospitalisations, entrées en réanimation) se dégradent, c'est lentement. Mais pour le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, l'apparence est «trompeuse». L'arrivée sur le territoire de variants du Sars-CoV-2, réputés plus contagieux, voire plus dangereux, change la donne. Si selon lui «on n'est pas à une semaine près», il convient n