Irène Frachon continue. C'est cela qui la rend unique, alors que tant d'autres auraient baissé les bras : elle ne lâche rien. «Si on se dit que c'est bon, que l'on a gagné et que l'on peut passer à autre chose. Eh bien alors, rien ne changera.» Elle, qui avait révélé l'affaire du Médiator il y a maintenant plus de dix ans, n'a pas tort. Le laboratoire Servier continue à se défendre bec et ongles, alors que le verdict du procès est attendu dans quelques semaines, le 29 mars. C'est bien sûr son droit le plus strict, mais cela conduit à des drôles de situations comme le révèle une plainte que vient déposer une patiente, Mme R., à l'encontre du Dr Colette Frisch pour manquement déontologique. Une plainte qui indique cruellement «qu'ils n'ont rien compris», pour Irène Frachon, et que ceux-là même qui ont participé directement à nier les risques de ce coupe-faim continuent leur petit bonhomme de chemin, comme si de rien n'était.
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Voyez donc cette histoire, certes anecdotique mais révélatrice des risques d'immobilisme. C'est l'histoire de Mme R. qui a aujourd'hui 70 ans. Cette femme a pris du Mediator de 2000 à 2009. En 2007, son cardiologue découvre qu'elle souffre d'une valvulopathie mitro-aortique. Très logiquement, quelques années plus tard, découvrant le scandale sanitaire autour du Mediator,