Le «quoi qu'il en coûte» se poursuit. Jean Castex l'a promis vendredi soir en annonçant la fermeture des grands centres commerciaux et des galeries marchandes : l'Etat continuera à dépenser en chômage partiel, aides directes via le fonds de solidarité ou exonérations de cotisations sociales. Avant même les nouvelles restrictions annoncées par Castex, c'était déjà entre 5 et 6 milliards d'euros par mois que Bercy distribuait directement aux entreprises concernées. Le ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt, a eu beau souhaiter il y a une dizaine de jours que «2021 marque la sortie du "quoi qu'il en coûte"», la facture de cette crise sanitaire est loin d'être définitive : «au-delà de 150 milliards d'euros» rien que pour 2020, a calculé le ministre.
En un an, les chiffres affichés à Bercy ont été bouleversés : revenu avant la crise sous la barre des 3 % de PIB, le déficit public est attendu à plus de 11 %. Alors que le gouvernement se félicitait d'avoir «stabilisé» la dette publique sous la barre symbolique des 100 % de PIB, ce «poison lent», comme disait le ministre des Finances, Bruno Le Maire, affiche désormais 120 %. «Nous allons vivre pendant dix ans au moins avec une dette publique supérieure à 100 %»,