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Economie

Le casse-dette de la facture Covid

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La crise sanitaire et économique a fait s’envoler les emprunts publics. Le gouvernement qui exclut une hausse d’impôts envisage de «cantonner» cette dette et d’en différer le remboursement, tandis qu’à gauche, on prône son annulation.
Au ministère des Finances, dans les murs de l'Agence France Trésor, le 12 janvier. (Photo Denis Allard pour Libération)
publié le 31 janvier 2021 à 18h56

Le «quoi qu'il en coûte» se poursuit. Jean Castex l'a promis vendredi soir en annonçant la fermeture des grands centres commerciaux et des galeries marchandes : l'Etat continuera à dépenser en chômage partiel, aides directes via le fonds de solidarité ou exonérations de cotisations sociales. Avant même les nouvelles restrictions annoncées par Castex, c'était déjà entre 5 et 6 milliards d'euros par mois que Bercy distribuait directement aux entreprises concernées. Le ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt, a eu beau souhaiter il y a une dizaine de jours que «2021 marque la sortie du "quoi qu'il en coûte"», la facture de cette crise sanitaire est loin d'être définitive : «au-delà de 150 milliards d'euros» rien que pour 2020, a calculé le ministre.

En un an, les chiffres affichés à Bercy ont été bouleversés : revenu avant la crise sous la barre des 3 % de PIB, le déficit public est attendu à plus de 11 %. Alors que le gouvernement se félicitait d'avoir «stabilisé» la dette publique sous la barre symbolique des 100 % de PIB, ce «poison lent», comme disait le ministre des Finances, Bruno Le Maire, affiche désormais 120 %. «Nous allons vivre pendant dix ans au moins avec une dette publique supérieure à 100 %»,