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Agents Pôle Emploi : «On est une sorte de tampon social»

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Cinq jours après le meurtre d'une de leurs collègues à Valence, deux conseillères témoignent de leurs conditions de travail, entre détresse des chômeurs, manque de moyens, sentiment d'insécurité et d'impuissance.
Devant l'agence Pôle Emploi de Valence, vendredi. (Philippe Desmazes. AFP)
par Mathilde Frénois, correspondante à Nice et Jean-François Gérard, correspondant à Strasbourg
publié le 1er février 2021 à 12h27

«Effroi», «profonde tristesse», «sidération», «désarroi». Difficile de trouver les mots justes, explique la CFDT, après le meurtre, mercredi dernier, d'une conseillère Pôle Emploi à Valence (Drôme). L'heure, écrit la branche «emploi» du syndicat est d'abord celle du recueillement et de l'enquête. Mais d'ores et déjà, «la gravité de cet événement mérite que nous interpellions sans délai l'employeur Pôle Emploi», poursuit la CFDT, qui évoque les «craintes» des salariés et des «difficultés» dans l'exercice de leur activité professionnelle, en particulier dans l'accueil du public.

«Dans ce contexte de crise sanitaire, sociale et économique, les situations d'accueil dans les services publics et les organismes de protection sociale sont particulièrement difficiles», renchérit la CGT qui demande, de son côté, un «renforcement des moyens des services publics et de protection sociale» mais aussi «d'abandonner toutes les mesures coercitives qui stigmatisent» les demandeurs d'emploi, à commencer par la réforme de l'assurance chômage. En première ligne face à la crise sociale et économique, entre sentiment d'insécurité et manque de moyens, deux conseillères Pôle Emploi témoignent de leur quotidien auprès de Libération.

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