Le franc et la lire italienne attaqués sur les marchés
Le franc et la lire étaient, hier, toujours sous pression. La devise française est tombée à son plus bas niveau depuis un an (3,4460 pour un mark). La monnaie italienne a battu de nouveaux records à la baisse face à la devise allemande (1.044 lires pour un mark).
Pour Christopher Potts, chef analyste des marchés de la banque Indosuez, «ces accès de faiblesse du franc et de la lire n'ont rien à voir l'un avec l'autre». La défiance à l'égard de la monnaie italienne sanctionne un climat politique de plus en plus délétère. Hier, le président du Conseil, Silvio Berlusconi, a été entendu par le procureur en chef du parquet de Milan, Francesco Saverio Borelli, et par les juges du pool anticorruption. De plus, faute de majorité au Sénat, son équipe se trouve encore en position de faiblesse pour faire adopter son budget 1995, ou sa réforme du régime des retraites. Face à toutes ces incertitudes, la confiance des investisseurs dans l'Italie s'étiole. D'où la crise sévère, et sans doute durable, sur la lire.
Pour ce qui est du franc, le dérapage de ces dernières 48 heures reste contrôlé. «On ne voit pas beaucoup de monde prendre des positions contre la monnaie française», constate Christopher Potts. «Il n'y a pas de grand mouvement de spéculation contre le franc.» Un optimisme partagé par Patrick Mange, économiste à la Deutsche Bank: «Je ne vois pas le franc se dégrader dangereusement, même s'il va encore déraper.» Campagne président