Tout va bien dans l'industrie automobile. La croissance est là, les
constructeurs japonais ont reculé en France et en Europe. N'empêche, les suppressions d'emplois continuent et Jacques Calvet râle toujours.
Jacques Calvet est un incorrigible grincheux. La «Balladurette», la prime à la casse, aura permis de vendre entre 260.000 et 280.000 voitures neuves, en plus des ventes liées à la seule conjoncture en 1994. Le marché automobile a fait un bond de 14% au cours des onze premiers mois de l'année en France, et en Europe les ventes ont augmenté de 5%.
Cela n'empêche pas le président de Peugeot-Citroën de se montrer déçu et méfiant sur l'avenir. «La reprise n'est pas assurée dans les mois à venir», constatait-il hier, comme déboussolé par les embardées d'un marché capable de faire + 10% en octobre et + 21% en novembre.
Les plans sociaux continuent Et d'assurer que 1995 sera une année difficile, même s'il promet le retour des dividendes à ses actionnaires. Et, comme s'il y avait un risque à dire que la crise de l'automobile est bel et bien finie, Renault a dévoilé hier son plan social pour 1995: 1.735 suppressions de postes. Une annonce qui passe presque inaperçue, comme s'il s'agissait d'une opération habituelle. La semaine dernière, Citroën avait pris les devants en affichant un plan social de 1.180 suppressions d'emplois. La routine en somme.
Et pourtant, cette année, une question pouvait légitimement se poser: les plans sociaux étaient-ils nécessaires? La progression du marché p