La bataille sur le Romagnolo divise l'Italie des banques
Rome, de notre correspondant En dépit de la crise politique difficile que connaît l'Italie, ou peut-être en raison de celle-ci, les grandes manoeuvres s'intensifient dans le secteur bancaire.
La Caisse d'épargne des provinces lombardes, la Cariplo, avec le soutien de la compagnie d'assurance Reale Mutua, a surenchéri jeudi sur l'OPA (offre publique d'achat) lancée il y a un mois par le Credito Italiano sur le Credito Romagnolo, Rolo, l'une des plus riches banques régionales privées du pays.
Une joute boursière historique Le gibier est devenu encore plus alléchant après la fusion avec la Caisse d'épargne de Bologne: les deux banques, en effet, drainent l'épargne d'une des régions italiennes à plus haut revenu et assurent une présence importante dans un tissu des PME parmi les plus dynamiques.
Milan va donc devenir le théâtre de la plus grande bataille boursière que le marché italien ait jamais connue. L'OPA inamicale du Credito Italiano portait sur 65% du capital du Credito Romagnolo au prix de 20.000 lires (environ 70 francs) par action. Le coût de l'opération devait donc s'élever à 2.800 milliards de lires (soit 9,3 milliards de francs). La Cariplo engage un trésor de guerre de 3.300 milliards de lires (11 milliards de francs environ) en offrant 21.500 lires par action sur 70% du capital.
La Banque d'Italie et la Consob (l'homologue de la COB) doivent décider cette semaine s'ils donnent le feu vert à cette contre-OPA.