décryptages
Les patrons français et le chèque de fin de mois La rénumération annuelle (salaire plus avantages divers) des PDG français a triplé entre 1984 et 1992. Elle est passée de 160.000 (850.000 francs) à 489.000dollars (2.700.000 francs valeur 1990). 200% d'augmentation en huit ans: champagne! Cela vaut à nos patrons d'être les mieux payés du monde... derrière leurs collègues américains. Ces derniers, il est vrai, les enfoncent largement avec un revenu annuel moyen de 702.000 dollars (3.850.000 francs).
Ces chiffres édifiants sont tirés d'une étude entreprise par deux économistes américains John Abowd (Cornell University) et Michael Bognanno (Temple University) dont la publication est prévue pour le début de l'an prochain. L'hebdomadaire britannique The Economist, qui a pu s'en procurer les bonnes feuilles, qualifie ce travail d'«inhabituellement détaillé et rigoureux». Les deux universitaires ont analysé dans 12 pays les revenus moyens des «grands patrons», ceux qui gèrent des entreprises réalisant plus de 1,3 milliard de francs de chiffre d'affaires, sur la période 1984-1992. Premier constat: partout, ces revenus ont explosé. Au pire, ils ont doublé (cas des Etats-Unis). Au mieux, ils ont quadruplé (Espagne). Partout, la part hors-salaire de la rénumération (stock options par exemple) a fortement progressé. En France, elle atteint désormais les 2/5es du revenu total. Aux Etats-Unis, champions en la matière, cette part grimpe à 43%.
Pendant ce temps, en France, le Smi