Les 200 ouvrières de l'usine de confection Braff, à Hennebont
(Morbihan) sont en grève depuis lundi, pour la suppression des caméras de surveillance mises en place dans les ateliers par la direction en début de semaine.
Hennebont, correspondance - Dans sa lutte contre le vol, le papotage et les pauses-pipi, pour augmenter la productivité, les dirigeants de Braff ont perdu la première manche de ce «big brother» à la bretonne. Maryvonne Guétat, directrice de l'usine, avait prévu de mobiliser soirées et week-ends à visionner les bandes vidéo des treize caméras installées depuis lundi dernier. La grève totale et unanime de ses salariées la prive de ces séances en heures sups.
Si elle ne regrette pas cet investissement de quelque 100.000 francs, elle comprend mal tout cet émoi: «On me dit que c'est une atteinte à la liberté individuelle, mais quand on est sur son lieu de travail, à son poste, la liberté est de fait bien limitée. Un poste sous télésurveillance ne devrait pas déranger, si on n'a rien à se reprocher. Une fille qui pique à la machine n'a pas plus de contrainte avec une caméra au-dessus d'elle qu'avec une directrice comme moi dans son dos. Le personnel a pris ça comme une punition, alors que je cherche à responsabiliser tout le monde, du fait qu'on se saura surveillé. Le seul échec de la direction, c'est le manque d'explications. L'idée a été mal perçue. C'est comme une fessée qu'un enfant n'accepte pas, même si c'est pour son bien. Mais nous avons déjà fait un grand g