«De quelles affaires parlons-nous? Avec ou sans guillemets?» La
question vient d'un collectionneur de postes d'administrateur. Qui côtoie trois grands patrons mis en examen dans différentes «affaires», avec guillemets. En 1994, ces dernières ont pratiquement éclipsé les affaires courantes. En fait, le début de l'année à été classique. Plutôt morose mais classique. Une conjoncture mollassonne, une reprise qui ne vient pas, mais rien de spécial jusqu'au vendredi 27 mai. Ce jour-là, Didier Pineau-Valencienne (DPV) se retrouve incarcéré à la prison Forest de Bruxelles. La veille, le juge Jean-Claude Van Espen a convoqué le patron de Schneider pour l'interroger sur la gestion de sociétés appartenant à des filiales belges du groupe, Cofimines et Cofibel. Didier Pineau-Valencienne restera onze jours en prison. La justice belge s'intéresse au réseau de sociétés off-shore mises en place par le groupe à Panama, aux Antilles et en Suisse. Dès lors, l'establishement se sent tout entier concerné.
TOUCHés EN PLEIN COEUR. Quand Michel Mauer, patron de la Cogedim, avait été condamné à deux ans de prison avec sursis et à une amende de 1 million de francs, c'était encore un cas isolé. Un coup tordu, malheureux et mal monté. Rien de plus qu'une bévue. Pierre Bergé, patron de Yves-Saint Laurent, mis en cause pour des manipulations boursières, Jean-Louis Pétriat, limogé de la présidence de la GMF avant d'être mis en examen, ou Bernard Tapie, étaient à la périphérie de la galaxie des chefs d'entrep