La Banque de France entend marcher doucement vers la monnaie unique
PAS QUESTION de se précipiter pour substituer aux monnaies nationales une devise européenne: pour la Banque de France, le passage à la monnaie unique ne coïncidera pas avec la circulation de billets libellés en écus, ultime étape de l'instauration de l'Union monétaire. C'est du moins ce qu'explique son dernier supplément Etudes (4e trimestre 1994). L'institut d'émission estime qu'un certain temps peut séparer ces deux étapes, ne serait-ce que pour des raisons matérielles, mais aussi, largement, pour des raisons tenant à la «psychologie» et aux habitudes du public, qu'il faudra accoutumer progressivement à la nouvelle unité monétaire. Dès lors, «un certain nombre d'étapes seront nécessaires».La première étape sera, au début de la phase 3 (1997 ou au plus tard 1999), la fixation irrévocable des parités entre les monnaies des pays participant à l'Union européenne et la mise en place d'une politique monétaire commune. Puis, selon le scénario de la Banque de France, l'introduction de l'écu dans les transactions scripturales, la comptabilité des banques et des entreprises, les libellés des actifs et des passifs financiers. L'introduction de billets ne viendra qu'en dernier. En développant la thèse d'une instauration progressive de la monnaie unique dans les Etats membres de l'Union européenne, la Banque de France s'oppose aux partisans du big bang, qui prônent une mise en place brutale de l'écu en faisant table ra