LES INVESTISSEURS ont été plutôt «chats» cette semaine. Peureux
comme l'animal de se jeter à l'eau. Après les pertes importantes subies en 1994 (chute de 17% du CAC 40), ils ont préféré y regarder à deux fois, avant de replonger dans l'arène du Palais-Brongniart. Pour les quatre premières séances de l'année (la place était fermée lundi), les opérateurs étaient plus nombreux dans les vestiaires que sur le ring, en train d'acheter du papier. Les volumes de transactions ont été faibles. Et, au total, le thermomètre de la Bourse de Paris affiche, sans conviction, une maigre progression de 0,28%. 1995 débute donc par une série de rounds d'observation.
Olivier Lazar, directeur-adjoint à la banque Odier Bungener Courvoisier (OBC), ne croit pas à un regain d'optimisme dans les prochaines semaines: «Les acheteurs qui veulent investir à long terme ont trop d'incertitudes sur le couple croissance-inflation. Actuellement, il est très difficile de connaître la vigueur de l'activité économique et ses répercussions sur les prix. Or, ces deux paramètres définissent la bonne valorisation des taux d'intérêt, qui sert de calcul à la valorisation des actions. En l'absence de fortes convictions, ils préfèrent rester en dehors du marché, occupés par des intervenants qui vendent et achètent sur des points graphiques, donc techniques, et non plus en fonction de considérations macroéconomiques. Ce qui explique que, depuis plusieurs mois, la Bourse de Paris monte et baisse par à-coups, dans des vagues