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Libération

L'ardoise totale du Crédit Lyonnais roule vers les cinquante milliards

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publié le 11 janvier 1995 à 0h25

Evaluées à 10, 20, voire 30 milliards de francs, les pertes de la

banque publique faisaient frémir. Aujourd'hui, au fil de leurs fouilles, les commissaires aux comptes entrevoient une fourchette de 40 à 60 milliards.

Jean-Yves Haberer va-t-il gagner en 1995 le surnom de «l'homme qui perdait 50 milliards»? Avant la mi-avril, les commissaires aux comptes du Crédit Lyonnais auront tiré un trait définitif sur la gestion de son ancien président. A cette date, la banque publique pourra enfin redevenir une banque comme les autres.

D'un côté, le ministre de l'Economie; de l'autre, le président du Crédit Lyonnais. Entre les deux, un trou à combler. De 10, 15, 20, 30 milliards de francs? Des discussions qui ont commencé l'an passé entrent dans la ligne des cent derniers jours. Après, promis, c'est fini. Le Crédit Lyonnais gagnera de l'argent. Il sera propre, fin prêt pour la vente aux Français, dernière grande banque publique à passer au privé. La purge pour de bon.

En attendant, une armée de soutiers tourne les milliers de pages d'un livre de comptes au nombre incalculable de lignes de crédits. Derrière chaque ligne, elle soupèse la solvabilité de l'emprunteur, le retourne sous toutes ses faces, décèle la clause secrète et calcule le dégât potentiel en cas de non paiement de la traite. Chaque jour apporte son lot de découvertes, et le Lyonnais ajoute un nouveau chiffre dans la case rouge.

L'un des plus grands scandales du siècle Autant dire que le premier plan de sauvetage du Crédit Lyonn