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Avec la reprise, le patronat craint une crispation sur les salaires

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publié le 14 janvier 1995 à 0h18

Avec la reprise, le patronat craint une crispation sur les salaires

Coup sur coup, l'UIMM et l'ANDCP ont fait état de leur inquiétude: les patrons français redoutent une explosion des revendications salariales à la faveur de la reprise. Une frayeur prématurée quand, pour de nombreux salariés, la priorité reste l'emploi.

«Annus horribilis» en perspective: selon l'UIMM (Union des industries métallurgiques et minières), le climat, au cours des mois à venir, sera «plus tendu, sinon plus agité par rapport aux situations généralement observées durant les périodes préélectorales». Grande responsable de ce chambardement: «La croissance revenue [qui] affûte certaines revendications», relayée par des organisations syndicales gourmandes de «revendications purement quantitatives». Dans le dernier numéro de son mensuel, Actualité économique et sociale, le patronat de la métallurgie cite à cet égard l'augmentation de 1.000 francs réclamée par la CGT pour tous les salaires inférieurs à 15.000 francs et FO, qui «lui emboîte le pas».

Cette inquiétude est du reste partagée par la majorité des responsables des ressources humaines des entreprises françaises. Selon un sondage de l'ANDCP, l'Association des directeurs du personnel, 69% des entreprises du secteur privé s'attendent à des tensions sur le front des salaires dans les prochains mois. Moins de la moitié d'entre elles envisagent de travailler dans un environnement calme en 1995 et 21% prévoient même un climat «tendu» ou «très tendu». Le pire