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Pas folichon, mais mieux que si c'était pire

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publié le 14 janvier 1995 à 0h17

Pas folichon, mais mieux que si c'était pire

DANS UNE BOURSE de Paris qui n'arrête pas de broyer du noir, il y a des titres pour qui les séances deviennent de véritables cauchemars. Le certificat d'investissement (CI) du Crédit Lyonnais est de ceux-là. Cette semaine a été particulièrement sanglante. En cinq jours, le certificat a dégringolé de 8% pour finir à 394 francs vendredi soir. Le titre souffre des rumeurs et des déclarations en cascade sur son second plan de sauvetage qui font désormais craindre une addition particulièrement salée pour l'Etat. Les chiffres qui circulent vont de 30 à 50 milliards de francs. De quoi alimenter tous les phantasmes des investisseurs sur l'ampleur des pertes de la banque publique en 1994 (déjà 4,5 milliards pour le premier semestre). Le coup fatal porté au CI a été la publication, vendredi, d'un nouveau rapport intitulé Dérives bancaires, le système français à l'épreuve du Crédit Lyonnais. Le titre a aussitôt piqué du nez (jusqu'à 6,39% de baisse). A ce niveau (381 francs), les transactions ont dû être bloquées pendant une demi-heure, les candidats au rachat de CI s'étant tout bonnement volatilisés. A la clôture, le CI s'est quelque peu repris, limitant son recul à 3,19% dans un volume de transactions étoffé (63.075 titres, soit 0,6% du capital). Mais le titre Crédit Lyonnais n'est pas au bout de ses peines: les négociations entre l'Etat et la banque sur un nouvel allégement de son bilan se poursuivront jusqu'au début du printemps.

Courage,