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Enquête

Avis de gros temps sur Saint-Nazaire

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publié le 24 janvier 1995 à 0h01

Avis de gros temps sur Saint-Nazaire

Condamnés par un accord OCDE à construire des navires sans aides publiques, les Chantiers de l'Atlantique se restructurent et demandent à l'Etat une réforme de la fiscalité, du crédit et l'accès au marché militaire pour rivaliser avec la concurrence mondiale.

- CURIEUSEMENT, Jean-Noël d'Acremont, PDG des Chantiers navals de l'Atlantique, ne crie pas à la noyade. Il a pourtant de quoi s'en faire: la signature, il y a quelques jours, de l'accord OCDE par les pays de l'Union européenne privera son entreprise de toute subvention publique à partir de 1999. Bah!, il s'y fera...

De toute façon, les aides directes aux chantiers, lancées après-guerre, ont déjà vu leur plafond chuter en 1989 de 28% à 9% du prix du navire livré à l'armateur, et la réduction à zéro était prévue depuis les années soixante. «Cet accord, dit-il, n'est pas forcément pire que pas d'accord du tout. Là, on a au moins un compromis international qui peut clarifier la situation en empêchant certains pays, comme les USA ou la Corée, d'instaurer les mesures ostensiblement protectionnistes.» Attirer les armateurs étrangers. Cela n'empêche pas notre PDG de se remuer. Il exige aujourd'hui d'être placé dans des conditions économiques comparables à celles de ses principaux concurrents.

Traduction: que le gouvernement mette en place des procédures de crédit et des dispositifs d'allègements fiscaux susceptibles d'attirer les acheteurs de bateaux du monde entier. L'Allemagne et le Danemar