Le Congrès américain s'engage dans un débat houleux. Certains
sénateurs et représentants tentent d'imposer l'équilibre budgétaire au gouvernement. Un projet déjà repoussé il y a deux ans et auquel le président Clinton est vivement opposé.
Imposer au gouvernement fédéral d'équilibrer tous les ans son budget. C'est le projet d'amendement constitutionnel dont la Chambre des représentants devait commencé à débattre hier, entamant ainsi l'une des plus grandes controverses idéologiques et politiques aux Etats-Unis. Révolution conceptuelle et financière pour ses partisans, gadget démagogique pour ses adversaires, la mesure avait déjà été repoussée par le Congrès il y a deux ans. Mais l'arrivée d'une majorité républicaine dans les deux Chambres a singulièrement augmenté ses chances d'être finalement votée aux deux tiers des voix des parlementaires (la majorité requise pour les amendements constitutionnels), sinon d'être ratifiée par les trois quarts des 50 Etats américains ce qui semble beaucoup plus difficile, la plupart des Etats craignant que le gouvernement fédéral n'équilibre son budget sur leur dos, en leur transférant des dépenses supplémentaires.
Bill Clinton dont le plan de redressement budgétaire a réduit le déficit fédéral à 176 milliards de dollars cette année est opposé à l'amendement, comme l'avait été George Bush avant lui. La plupart des économistes, s'ils sont d'accord sur la nocivité des déficits, doutent de l'utilité d'une obligation d'équilibre qui s'imposerait