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Enquête

Qui reprendra la Marseillaise?

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publié le 1er février 1995 à 1h34

ENQUÊTE

BRUNO DRANESAS

Qui reprendra la Marseillaise?

La Société marseillaise de crédit a perdu beaucoup d'argent dans des diversifications hasardeuses. L'Etat-lui cherche un repreneur, non sans mal.

Marseille, envoyé spécial - A DEUX PAS DU VIEUX PORT, la Société marseillaise de crédit (SMC) vit ses derniers mois de pleine indépendance. Partie intégrante de la cité phocéenne depuis cent trente ans, «la» banque de Marseille s'apprête à perdre un peu de son accent méridional en s'adossant à un groupe bancaire d'envergure nationale. Ainsi en a décidé son actionnaire, l'Etat. Question de survie, tout simplement. La SMC, 2.050 employés, trop petite et pas assez riche, est aujourd'hui incapable d'affronter seule une concurrence bancaire de plus en plus exacerbée. Depuis le début des années 1990, la SMC est en effet devenue une machine à perdre beaucoup d'argent. En trois ans (1992-1994), l'Etat-actionnaire a dû boucher un trou d'un milliard de francs, sans stopper l'hémorragie financière. Les pertes du premier semestre 1994 se montent encore à 246 millions de francs. Et l'ardoise de l'année risque d'être particulièrement salée.

Pendant huit mois, la commission bancaire est venue fourrer son nez dans toutes les casseroles de la SMC. Aussi bien dans les activités de marché que dans la pierre. Rien que l'opération immobilière de la rue Auber à Paris affiche une dépréciation de 300 millions de francs. Ces mésaventures, à des années-lumière du métier traditionnel de cette banque de prox