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Libération

Creil s'agrippe à son Chausson

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publié le 3 février 1995 à 1h30

Creil, envoyée spéciale

4.000 personnes (selon les syndicats) ont manifesté hier matin à Creil, en réponse à l'appel des 1.000 salariés de l'usine Chausson. Cette filiale à part égale de Renault et du groupe PSA risque de fermer en 1996, faute de repreneur, et les salariés entendent négocier au mieux leur départ. Derrière eux, Creil serre les coudes.

Ce n'est pas encore un camp retranché. Mais eux, les «Chausson», s'affublent déjà d'un nom de guerre, «le dernier carré des Gaulois», comme s'il leur fallait encore signifier leur détermination, tandis que les banderoles se déroulent. Pour la troisième fois en six semaines. «On ne se laissera pas mettre dehors comme des malpropres. En un an et deux plans sociaux, 1.500 sont partis. Parmi eux, 500 sont encore au chômage. Cette fois, on veut des garanties pour les 1.000 qui restent. Et pas des stages parking!», lance l'un.

La tension a pourtant un peu baissé depuis quinze jours. Après avoir fait planer le spectre d'une fermeture immédiate, le nouveau plan proposé par Renault, actionnaire à part égale avec Peugeot, mais aujourd'hui seul utilisateur de l'usine, accorde un an de sursis à l'entreprise de montage, en dépôt de bilan depuis septembre 1993. «Un an pour négocier des mesures dérogatoires, pour trouver un plan de réindustrialisation», commente Jean-Pierre Spencer, secrétaire du CE, qui s'évertue à calmer les ardeurs. «En décembre, on a frôlé l'explosion, ça devenait ingérable. Quand on n'a pas de qualification et une quaranta