De la Tobin tax
à la Jospin tax - En proposant de «taxer les mouvements de capitaux spéculatifs», Lionel Jospin a repris, dans son premier discours de candidat à l'Elysée, une idée souvent évoquée, mais jamais réalisée.
Dès 1978, l'économiste américain James Tobin, prix Nobel, s'était rendu célèbre en lançant le principe d'une taxe sur les opérations de change. Son objectif était déjà de refuser «la dictature des marchés financiers» en freinant la mobilité internationale des capitaux afin de redonner un espace de liberté au pouvoir politique. Depuis, son idée est régulièrement remise sur le tapis, notamment en période de crise (à la suite de celle du SME, les économistes Barry Eichengreen et Charles Wyplosz ont proposé un système de dépôt obligatoire pour renchérir le coût des opérations spéculatives). Mais, une fois constaté le retour au calme, plus personne n'en parle. Dix-sept ans après l'apparition, toute théorique, de la Tobin tax, Lionel Jospin ne veut pas pour autant se résigner. Il croit toujours possible, nous a-t-il déclaré hier, «la renaissance d'un Fonds international de stabilisation des changes capable de mettre les monnaies des Etats-membres à l'abri de la spéculation». Pour combattre «les spéculateurs», le candidat socialiste se dit prêt à instaurer «une taxe de 1 pour 1.000 sur les mouvements de capitaux spéculatifs» (1.000 milliards de dollars -environ 5.300 milliards de francs- circulent chaque jour sur les marchés financiers). Toutefois, Lionel Jospin