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Mais qui se sent concerné par l'ardoise du Lyonnais?

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publié le 9 février 1995 à 1h19

Mais qui se sent concerné par l'ardoise du Lyonnais?

- ASSIDU SPECTATEUR des tribulations du Crédit Lyonnais, le contribuable français risque fort d'être déçu par l'acte décisif que s'apprête à lui présenter le président de la banque publique, Jean Peyrelevade, et le ministère de l'Economie. Sauf coup de théâtre, le nouveau plan de sauvetage (le deuxième en moins d'un an), attendu pour la fin du mois, ne répondra pas avec précision à la question que tout le monde se pose: combien le «nettoyage» du Lyonnais aura-t-il, au total, coûté à l'Etat?

Après des mois de suspense et de rumeurs, notamment sur les pertes de la banque publique (estimées entre 20 et 50 milliards de francs en 1994), le contribuable va devoir s'armer d'une bonne dose de patience pour connaître le fin mot de l'histoire. Car à trois mois de l'élection présidentielle, Bercy semble avoir définitivement écarté l'hypothèse d'une thérapie de choc, au profit d'un traitement espacé dans le temps.

Pas question de mettre immédiatemment des milliards de francs sur la table pour éviter la «quasi-faillite» de la banque. Primo, ce serait la solution la plus coûteuse. Secundo, la plus désastreuse vis-à-vis de l'opinion publique. Parce que l'ardoise du Crédit Lyonnais est colossale ­ 25 milliards de francs ont déjà été versés en 1994 ­, l'Etat ne peut que chercher à gagner du temps.

Seul moyen: limiter l'ampleur des provisions sur créances douteuses (argent mis en réserve pour faire face aux futurs défaillances des débiteurs).