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Libération
Reportage

Une pêche vraiment trop artisanale

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publié le 17 février 1995 à 1h04

Une pêche vraiment trop artisanale

Un an après l'explosion de colère des marins-pêcheurs, la crise bat son plein. Endetté, touché de plein fouet par une concurrence étrangère meilleur marché, le secteur vit aujourd'hui grâce aux subventions publiques, alors qu'un audit remis au ministère met en cause la gestion laxiste des flottilles.

Finistère Sud, envoyé spécial - LESCONIL, LOCTUDY, LE GUILVINEC, Saint-Guénolé-Penmarc'h... la crise de la pêche française se cristallise sur 20 kilomètres de côtes bigoudènes fouettées par les vents et battues par les vagues. En février 1993 et en janvier 1994, les jacqueries des marins-pêcheurs qui ont embrasé tous les ports de l'Atlantique sont nées dans ces quatre villages finistériens lovés autour de leur criée.

L'endettement des armements artisanaux, les importations massives de poissons russes, chinois, argentins, péruviens ou polonais, la chute vertigineuse des cours, la politique du franc fort et la nonchalance des pouvoirs publics marquaient alors la fin d'un âge d'or durant lequel certains patrons changeaient de Mercedes au même rythme que leurs confortables villas poussaient le long des grèves. Le décrochage de la peseta et de la lire qui ont rendus les produits espagnols ou italiens plus attractifs pour la grande distribution ont encore aggravé la situation.

«Malgré les revendications des deux dernières années, on en est toujours au même point. Le gouvernement va juste nous allonger un peu d'argent pour qu'on se tienne tranquille avan