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Bidermann délesté de ses actifs français après un geste des banques

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publié le 20 février 1995 à 0h59

Bidermann délesté de ses actifs français après un geste des banques

UN PROTOCOLE d'accord a été signé dans la nuit de vendredi à samedi entre Maurice Bidermann et l'industriel Lucien Deveaux associé à Sylvain Jama pour la reprise, évaluée à 160 millions de francs, du groupe d'habillement Bidermann. Comme prévu, cet accord ne porte que sur les actifs français (la chaîne de distribution Armand-Thiéry, les licences Kenzo, Yves Saint-Laurent, la confection d'uniformes...), pour lesquels Maurice Bidermann ne conserve plus aucune participation. Il garde en revanche 100% des holdings Bidermann SA et Bidermann International et reste propriétaire de la filiale américaine. Pour arriver à cet accord, les banques ont abandonné plus de 200 millions de francs de créances, sans moratoire. Un évaluateur va être nommé par les repreneurs pour effectuer un audit sur l'entreprise dont les comptes n'ont pas été publiés depuis 1993 et dont l'endettement s'élève à plus de 400 millions de francs. Un médiateur ad hoc, Me Bouychou, a également été désigné vendredi par le tribunal de commerce de Paris, à la demande de l'actionnaire Elf-Aquitaine, pour démêler la partie américaine du dossier. Sur la requête de l'un des créanciers américains, Rexnord Holdings, qui réclame 15,7 millions de dollars à Maurice Bidermann, le juge new-yorkais Patterson a en effet tenté d'empêcher tout changement de tour de table qui lèserait les intérêts américains. Il faudra donc le convaincre d'accepter une séparation des ac