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Libération

""Crazy Lyonnais, les infortunes d'une banque publique"". Du règne tumultueux d'Haberer au Lyonnais

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publié le 20 février 1995 à 0h59

Du règne tumultueux d'Haberer au Lyonnais

«Mon nom est Haberer, patronyme d'origine germanique trisyllabique. Il se prononce Ha-be-rer.» Ainsi commença le court et dévastateur règne de l'autocrate président de la banque publique, devant un conseil de direction interloqué. Ainsi commence le livre d'Eric Leser, spécialiste des questions bancaires au Monde, qui retrace la saga du Crédit Lyonnais des années 1988 à 1993. Pour ceux qui auraient raté des épisodes, Eric Leser retrace, avec moult anecdotes, l'irruption d'un Bernard Tapie ou d'un Giancarlo Parretti dans le destin de celle qui fut, presque un siècle durant, la première banque de France. Ce 16 septembre 1988, lorsque Jean-Yves Haberer en prend les rênes, succédant à un Jean-Maxime Lévêque qui n'était pas parvenu à le privatiser, la décision est prise dans le coeur de l'ancien directeur du Trésor: le Lyonnais doit reprendre coûte que coûte sa place de numéro un. Et il y parviendra.

Eric Leser s'attache à peindre le caractère d'Haberer, comme si la quasi-faillite de la banque tenait à ce seul homme. «Sous ses airs de chien battu, il a une immense volonté de puissance», dit de lui un banquier. Surtout, il n'a jamais digéré son éviction de la banque Paribas en 1986 ­ et son remplacement par un ami de Jacques Chirac, Michel François-Poncet, pas même énarque. Un camouflet qu'Haberer ressassera de 1986 à 1988, avant de passer à l'action.

L'éviction d'Haberer à l'automne 1993 et son remplacement par Jean Peyrelevade augurent-ils p