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Libération

Idées. Eclairages. Qui nous sauvera des hauts taux d'intérêt?

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publié le 20 février 1995 à 0h59

Pour conserver, contre le vent de l'unification allemande, la parité franc-mark à un cours stable, la France a payé ces cinq dernières années un taux d'intérêt à long terme réel (c'est-à-dire un taux déflaté de l'inflation) supérieur à 6% l'an. Au cours de la même période 1989-1994, les Etats-Unis et l'Allemagne -à laquelle nous sommes supposés être indexés- payaient tous deux un taux réel de l'ordre de 4%. Mesuré à l'aune des taux courts, l'écart est plus spectaculaire encore: les Etats-Unis ont payé 2% en termes réels, l'Allemagne 4% et la France 6%! Par comparaison, au cours de la période antérieure (1981-1988), les taux réels allemands, français et américains étaient tous quasiment identiques, tant pour les taux courts que pour les taux longs. A quoi tient ce formidable creusement des taux d'intérêt français par rapport à ceux qui s'appliquent aux autres devises-clés?

Quelques rappels. Le taux d'intérêt nominal est le taux contractuel auquel se font les emprunts: à 10% j'emprunte 100, je rembourse 110 dans un an. Pour connaître le coût réel du crédit, il faut toutefois prendre en compte l'inflation: si elle a été de 2%, 110 «coûtent» aujourd'hui l'équivalent de 108 hier. Reprenons la comparaison franco-allemande en distinguant bien ces deux termes.

D'abord les taux nominaux: ces cinq dernières années, la France a payé une prime qui a varié au gré des échéances électorales et qui s'est établie autour de 0,7% l'an passé. Celle-ci s'interprète le plus souvent comme une prime