Le Brésil et l'Argentine regardent le peso de haut
Rio, Santiago, de nos correspondants La crise du peso a fait s'effondrer les Bourses d'Amérique latine. En deux mois, Buenos Aires a perdu 32%, Sao Paulo 23%, Lima 24% et Santiago 20%. Les présidents brésilien et argentin se sont réunis samedi pour minimiser l'incident.
«Ça aurait pu se passer en Cochinchine.» C'est par cette pirouette que le président brésilien, Fernando Henrique Cardoso, a mis un bémol, samedi, à l'occasion de sa rencontre avec son homologue argentin Carlos Menem, dans la ville frontalière de Foz do Iguaçu, aux risques d'entraînement que la crise mexicaine fait planer sur toute l'Amérique latine.
L'importance exceptionnelle des deux délégations mobilisées pour ce sommet bilatéral de deux jours ne s'est traduite par l'adoption d'aucune mesure susceptible d'être interprétée comme l'amorce d'un front commun face au cyclone financier déclenché en décembre par la dévaluation brutale du peso mexicain: l'effet d'annonce aurait pu être contre-productif. Avec les somptueuses cataractes d'Iguaçu en toile de fond -et une avalanche de déclarations rassurantes en support sonore- ce sommet s'est transformé derechef en meeting électoral à la gloire de Menem, candidat favori à sa propre succession à l'élection présidentielle de mai prochain.
De bons résultats 1994 réduits en fumée Au-delà des litanies convenues, les spasmes de la crise mexicaine mettent de toute évidence les deux gouvernements à la torture. Au Brésil, malgré