Malgré la tempête, Wall Street casse la baraque
POUR LA PREMIÈRE fois de son histoire, Wall Street a cassé hier les 4.000 points (4.020,49 points au plus haut de la séance, annulant le précédent record historique établi il y a peine une semaine, un poil en-dessous de cette barre symbolique (3.997,61 points au cours de la séance du mercredi 15 février). Cette fois, les investisseurs n'ont pas reculé devant l'obstacle.
Ce sommet confirme que la première place financière du monde est aussi la plus en forme de la planète boursière depuis le début de l'année. Toutefois, pour relativer cette avance prise par la Bourse américaine, Christian Hovine, vice-président de Merrill Lynch International à Paris, précise: «A Wall Street, il est délicat de réfléchir de façon globale, car l'évolution du Dow Jones cache des variations très fortes entre les secteurs.» Christine Grua, courtier chez Donaldson Lufkin & Jenrette, prend les mêmes précautions: «Des pans entiers de la cote américaine sont sinistrés. Pour beaucoup de valeurs, la reprise observée depuis quelques jours n'est qu'une petite récupération.» Au soir d'un nouveau record historique, ces observateurs avisés de Wall Street ont le succès modeste. Mais, vue de Paris, la bonne santé de la Bourse new yorkaise a un parfum d'euphorie.
Contrairement à l'Europe, l'Amérique fête sans vergogne la fin du krach obligataire entamé le 4 février 1994, date du premier resserrement monétaire de la Federal Reserve, après cinq années consécutives de b