Menu
Libération
Enquête

En Chine, on ne badine pas avec la contrefaçon

Article réservé aux abonnés
publié le 27 février 1995 à 0h48

Plus de mille condamnations ont été prononcées ces deux dernières

années en Chine pour contrefaçon. Pour les entreprises chinoises, notamment dans le secteur informatique, tous les moyens sont bons contre ce type de piratage.

Pékin, de notre correspondante - LA «RUE DE L'INFORMATIQUE» dans le quartier de Haidian, à l'Ouest de Pékin, est devenue le royaume des amateurs de logiciels. Pour quelques dizaines de francs, il est possible d'acheter toute la gamme des programmes en circulation dans le monde, du Windows en caractères chinois, aux derniers jeux électroniques, en passant par des fichiers confidentiels provenant d'instituts de recherche ou d'ambassades.

La Corporation des fondateurs, une société d'informatique créée, en 1986, par des anciens de l'université de Pékin, est l'une des premières victimes de ces copies. Premier fabricant de logiciels chinois dans le monde, la société a mis au point 17 sortes de programmes utilisés dans les travaux d'imprimerie. 91% des journaux chinois imprimés dans le monde utilisent ces programmes, explique la direction du groupe. Mais, aujourd'hui, une grande partie d'entre eux sont des copies vendues à bas prix.

Tout va très vite. Les pertes se calculent en dizaines de millions de francs pour cette entreprise qui a enregistré un chiffre d'affaires de 1,8 milliard de yuans (1,15 milliard de francs) en 1994. L'été dernier, la Corporation des fondateurs s'est donc dotée d'une unité pilote dans la lutte antipiratages, composée de son vice-directe