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Libération

Les équipages français trop chers pour Meridian Ferries

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publié le 27 février 1995 à 0h48

Les marins français protestent contre l'emploi, par la compagnie

britannique, d'équipages polonais sous-payés. La semaine dernière, une grève a perturbé deux jours durant le trafic transmanche.

Ni rassemblement, ni manifestation n'étaient prévus ce week-end à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Mais, après deux jours de heurts et d'échauffourées entre les marins en grève et les force de l'ordre, le port du Pas-de-Calais restait toujours sous protection policière. C'est là que l'affaire a éclaté. Fin janvier, la compagnie britannique de fret Meridian Ferries affrétait, sur la liaison Boulogne-Folkestone, un second navire, Spirit of Independance, sous pavillon de complaisance, avec encadrement britannique et équipage polonais sous-payé (environ 2.500 francs par mois). Dans la foulée, Meridian Ferries annonçait son désir d'ouvrir un service passagers. Les syndicats ont vu rouge. Depuis juillet 1993, l'armateur exploitait déjà un ferry avec un équipage non-communautaire, sans qu'il y ait eu mobilisation. Mais là, la crainte d'un début de dérégulation s'est accrue. «Le véritable enjeu, c'est cette ligne passagers qui fait défaut à Boulogne-sur-Mer. Si on laisse faire Meridian ferries, les autres armateurs en feront autant.», vitupèrent les syndicats.

Dans la législation européenne, rien n'interdit d'exploiter, pour le trafic intra-européen, des navires sous pavillon de complaisance, armés par des équipages non-communautaires, donc rémunérés selon les normes en vigueur dans leur propre