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La Banque d'Italie ne parvient plus à enrayer la chute de la lire

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publié le 28 février 1995 à 1h37

La Banque d'Italie ne parvient plus à enrayer la chute de la lire

Rome, de notre correspondant La devise italienne s'échangeait hier à 324,886 lires pour un franc en clôture à Paris. Alors qu'un nouveau plan d'économies budgétaires devait être débattu au Parlement, la lire atteignait également à Rome un minimum historique par rapport au mark.

On craignait le pire. Et le pire est arrivé. En quelques heures, la devise italienne a laissé hier sur le carreau près de 4% de sa valeur, en passant de 1.121 à 1.167 lires pour un mark, obligeant la Banque d'Italie à intervenir pour la ramener en dessous de la barre symbolique des 1.150. Et comme à chaque fois que les banques centrales n'agissent pas de façon concertée, le signal envoyé aux marchés a été trop faible pour être entendu: dans l'après-midi, la Banque d'Italie, qui avait déjà utilisé une partie de ses réserves la semaine dernière, a jeté l'éponge. Le cours du mark est aussitôt remonté à 1.152 lires et même le dollar a gagné près de 30 points à 1.676 lires.

La lire n'est pas la seule monnaie confrontée à l'explosion du mark, mais elle est sans doute la seule dont la faiblesse s'aggrave de facteurs intérieurs. Selon bon nombre d'économistes, l'une des causes principales de la chute de la lire est le manque de confiance des épargnants italiens, qui n'hésitent pas à faire sortir leurs capitaux. Pour le seul mois de janvier, on estime à 3.000 milliards de lires (9,2 milliards de francs) la fuite des capitaux, avec des conséquences