SUEZ
Quid de la cohésion du groupe?
«OÙ VA SUEZ?» C'est sur cette question que son président, Gérard Worms, est attendu cet après-midi, lors de la présentation des résultats 1994 du groupe. Un analyste financier, spécialisé dans le secteur bancaire, se déclare perplexe devant le «manque de cohésion» du groupe: «Suez, c'est un amalgame de tout. De l'industrie, de la banque, des services, sans véritable stratégie.» Jugement sévère certes, mais révélateur du scepticisme de la communauté financière à l'égard de la Compagnie Suez.
L'important aujourd'hui ne porte donc pas tant sur l'annonce des résultats, dont on sait déjà qu'ils seront «très modestes», que sur une clarification des axes de développement du groupe. Les analystes ont déjà intégré dans leurs calculs la dégradation de l'activité de plusieurs filiales au cours du dernier trimestre, notamment la banque Indosuez. Les estimations du résultat net 1994 oscillent entre 200 et 700 millions de francs. Une fois encore, l'immobilier est le principal responsable de ce faible résultat. Son impact devrait peser négativement sur les comptes pour 2 à 2,5 milliards de francs. De quoi contredire l'optimisme du président de Suez, qui affirmait, en octobre dernier, que la crise immobilière était désormais sous contrôle. Depuis cinq ans, les pertes totales du groupe dans ce secteur sinistré dépassent les 15 milliards de francs. Un deuxième foyer important de perte, spécifique à 1994, est la contribution négative, de l'ordre de 500 millions