Le groupe Suez a annoncé une perte de 4,7 milliards de francs pour
1994 à la suite de provisions exceptionnelles sur l'immobilier d'un montant de 7,6 milliards de francs. La COB a ouvert une enquête sur la diffusion des informations financières du groupe.
Question de sémantique: peut-on parler de résultats «très modestes» au sujet d'une perte de 4,7 milliards de francs? Pour Gérard Worms, pas de doute. Le président du groupe Suez qualifiait ainsi ses résultats le 21 janvier, pour finir par annoncer hier la perte que l'on sait. Pour sa part, la Commission des opérations de Bourse s'interroge. Hier, son porte-parole nous indiquait: «Compte tenu des éléments communiqués aujourd'hui sur les résultats de la compagnie de Suez, la COB a décidé d'interroger cette société sur le processus d'élaboration et de diffusion de ses résultats dans le cadre d'une enquête diligentée à cet effet.»
Une fois de plus, en tout cas, c'est l'immobilier qui est sur la sellette. La crise est manifestement sous-évaluée depuis 1991 par l'ensemble des banquiers de la place. Suez n'a pas échappé au syndrome de l'autruche. En octobre 1994, Gérard Worms estimait que la «crise immobilière était sous contrôle». A ce moment-là, le président de Suez s'appuyait sur les résultats positifs enregistrés au cours des six premiers mois de 1994. Pour la première fois depuis le début de la crise, les encours immobiliers du groupe commençaient à reculer, laissant entrevoir «une réduction de moitié du poids de l'immobilier da