La direction d'Automobiles Peugeot a proposé, hier, une hausse de
3,7% des salaires pour 1995, dont 2,2% en augmentation générale. Depuis dix ans, les propositions du groupe n'avaient pas dépassé le niveau de l'inflation. Les syndicats ont maintenant jusqu'au 10 mars pour ratifier l'accord.
Peugeot lâche du lest sur les salaires, le jour même de la rencontre «historique» entre le CNPF et les organisations syndicales (lire pages 2 à 4). Hier, la direction du constructeur automobile a proposé une enveloppe globale d'augmentation de 3,7% pour ses 47.500 ouvriers et agents de maîtrise en 1995, ce qui représente un point de plus par rapport à l'année dernière. Ce plan, soumis aux organisations syndicales, qui ont jusqu'au 10 mars pour le ratifier, se décompose en trois parties: 2,2% d'augmentation générale versés pour moitié dès le 1er mars et pour l'autre moitié le 1er octobre, auxquels il faut ajouter 1,5% d'augmentation individuelle. Soit une proposition globale qui dépasse de 0,7% le niveau d'inflation envisagé pour l'année. Or, depuis dix ans, Automobiles Peugeot n'avait pas fait une telle offre. Depuis 1984, les augmentations de salaires étaient inférieures à l'inflation ou la suivaient au plus près. Et Jacques Calvet s'est forgé au fil des ans l'image d'un des patrons les plus «durs».
Serait-ce là le signe d'un retour à meilleure fortune? «Après deux années très difficiles, nous voulons renouer avec une politique sociale plus contractuelle», réplique Pierre Gosset, directeur