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Libération

valeur à la loupe

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publié le 2 mars 1995 à 2h31

SUEZ

Le poids des maux LA COMPAGNIE Suez a pu concrètement vérifier que les investisseurs sont sensibles aux gestes spectaculaires. Mardi soir, le groupe de Gérard Worms annonçait une perte historique de 4,7 milliards de francs pour 1994. Paradoxalement, c'est cette lourde ardoise financière qui a soutenu hier le cours de l'action à la Bourse de Paris. Le titre a fini la journée en hausse de 2,35% à 230,60 francs dans un volume de transactions particulièrement étoffé. Près de 1,8 million de titres ont changé de mains. Explication: Suez a décidé de mener une «opération vérité» de grande envergure pour en finir une bonne fois pour toutes avec la crise immobilière. Quitte à émouvoir au passage le gendarme de la bourse (COB), qui a décidé d'ouvrir une enquête sur la diffusion des résultats. Cette démarche vise directement Gérard Worms. Fin janvier, il avait évoqué un «résultat très modeste» pour 1994. Avant d'avouer,mardi, les pertes de Suez. Hier, les investisseurs se sont montré beaucoup plus indulgents. Au lieu de sanctionner la catastrophe, ils ont salué un groupe qui a eu le «courage» d'opter pour une thérapie de choc plutôt que de continuer à gérer la crise immobilière sur un mode soft. Il est vrai que la Bourse de Paris n'en est pas à son coup d'essai. Il y a un mois, le titre Elf Aquitaine grimpait de 5% à l'annonce d'un coup de balai spectaculaire du groupe dans ses comptes. Le panache s'avère donc payant au palais Brongniart. Mais ce soutien ne peut, par nature, qu