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Libération

Le dollar choît, les banques centrales peinent

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publié le 4 mars 1995 à 2h33

Les banques centrales du monde entier ont eu beau unir leurs forces

toute la journée de vendredi pour tenter de soutenir le dollar, rien n'y a fait: le billet vert a continué à chuter.

Le dollar s'échangeait en milieu d'après-midi vendredi à 94,05 yens, un niveau jamais atteint depuis la guerre. Face au mark, la devise américaine n'est pas parvenue à repasser la barre des 1,45, après avoir atteint son plus bas niveau depuis deux ans et demi à 1,4305 mark.

La grande glissade a été déclenchée, dès jeudi, par des propos maladroits d'un gouverneur de la Réserve fédérale américaine (FED), Lawrence Lindsey, qui aurait déclaré à une agence de presse japonaise que le dollar n'avait pas encore atteint son niveau «critique» face au yen. Une déclaration qui n'a pas manqué d'être interprétée par les investisseurs comme un feu vert à une nouvelle attaque sans risques contre la devise américaine.Dans le milieu de la nuit de jeudi à vendredi (heure française), la FED américaine et la Banque du Japon ont donc commencé à acheter des dollars sur les marchés asiatiques. Une quinzaine de banques centrales européennes, Bundesbank et Banque de France en tête, n'ont pas tardé à venir en renfort dans la matinée. Cette armada s'y est repris à trois reprises, à coups de centaines de millions de dollars. Le résultat final est un échec cinglant. N'en déplaise à Jean-Claude Trichet, le gouverneur de la Banque de France, qui se félicitait vendredi matin de l'intervention des instituts d'émission pour souten