SI LES MARCHÉS des changes s'agitent, entre la faiblesse chronique
du dollar et la consécration du mark superstar (lire page 36), les investisseurs des marchés actions n'ont pas, non plus, à se plaindre pour nourrir leurs conversations quotidiennes d'actualité financière. En vedette cette semaine, la banqueroute de la sixième banque d'affaires britannique Barings et, plus proche de nous, l'annonce de pertes records de la Compagnie financière Suez. Sans oublier l'intervention massive des banques centrales pour soutenir le dollar, qui ne pouvait laisser les gestionnaires indifférents.
D'abord la Barings Toutefois, si ces événements font couler beaucoup d'encre, ils ne sont pas forcément bons pour le business. Comme le résume Michel Perrin, gérant à la Financière Cardif, «personne ne fait rien» à la Bourse de Paris. Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à voir la maigreur des volumes d'échanges. A peine un peu plus de trois milliards de francs par séance (une «bonne» séance brasse au moins 4 milliards). Pour Michel Perrin, «le marché français est en phase d'attentisme. Les investisseurs pensent qu'il est soit trop tard pour vendre, soit trop tôt pour acheter. Quand le marché monte de 1% un jour pour rebaisser d'autant le lendemain, on ne sait pas vraiment pourquoi». Seule certitude, la place financière parisienne continue d'être désertée par les Anglo-Saxons, élection présidentielle oblige. Par conséquent, en l'absence de tendance de fond et d'orientation claire, le Palais Brongniart