Un sauveur venu des Pays-Bas pour l'altière Barings
C'est fait. Le premier groupe de bancassurance néerlandais ING (Internationale Nederlanden Groep) prendra en main l'avenir de la banque d'affaires britannique désargentée -au dernier comptage, elle a perdu 7,3 milliards de francs sur les marchés dérivés. Elle conservera quand même son nom et son intégrité. Montant de la dot: 5,2 milliards de francs.
Jusqu'à maintenant, ils étaient les petits derniers de la classe. On n'en parlait pas ou si peu, même lors de leurs excursions en Europe. Mais l'air de rien, les Flamands ruminaient leur revanche. Comme s'ils voulaient revenir au temps des splendeurs, celui du XVIIe siècle et de ses grandes conquêtes bancaires. Avec le rachat de la Barings à la barbe des plus puissants banquiers du monde, ING vient de donner un grand coup de publicité, certes à 5,2 milliards de francs, à la finance néerlandaise.
Quant aux Britanniques, encore choqués par la chute de leur plus vieille banque d'affaires, ils ne réalisent pas qu'ils viennent de perdre l'un des fleurons de leur première industrie, la finance. Londres sans les banques ne serait plus Londres. Elle a déjà perdu une grande partie de sa puissance dans le secteur de l'assurance avec les gigantesques pertes des Lloyd's. Et voilà que l'hémorragie dans la haute finance commence. Les banquiers néerlandais annonçaient depuis longtemps leur volonté de devenir la City de l'Europe continentale. Ils viennent de franchir un grand pas en ce sens. ING