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Libération

Le Mark enfonce ses consoeurs

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publié le 8 mars 1995 à 2h21

Elles sont toutes tombées l'une après l'autre hier. Le franc à

3,5860 pour un mark, la peseta à 93, l'escudo à 106,10, la couronne suédoise à 5,20 et, pour finir, le dollar à 1,3775. La cata.

Ce n'est plus une journée noire mais une série noire qui se joue actuellement sur la scène des changes. Face à un mark superstar, le cauchemar de la plupart des autres devises s'est poursuivi hier. «Arrêtez tout! C'est un véritable jeu de massacre», lâchait dans l'après-midi un opérateur alors que la tempête monétaire était à son comble.

Au palmarès des nouveaux records historiques battus hier contre la devise allemande, on trouve d'abord le franc français. A 17h15, il fallait sortir 3,5860 francs pour obtenir un mark. Du jamais vu. Et le pire est peut-être encore à venir. Pour Jean-Loïk Bégué-Turon, gérant à Alfigestion, «le franc peut très rapidement tomber à 3,65-3,70 si la Banque de France ne se décide pas à intervenir, soit en achetant sa devise, soit en augmentant ses taux directeurs».

Pour en avoir le coeur net, les investisseurs testent actuellement la détermination de l'institut d'émission à défendre sa monnaie. Sur le marché monétaire, l'argent se prêtait hier à 9% à échéance d'un mois, contre 6,5% la veille. Pourquoi une telle envolée alors que la Banque de France se refinance actuellement à 6,40%? Tout simplement parce que la rumeur courait hier d'une hausse prochaine des taux directeurs.

Quelle que soit la décision du Conseil de politique monétaire, les jours qui nous séparen