L'abolition des 39 heures suggérée par l'IUMM indigne les syndicats
LA RÉCENTE et dernière attaque du patronat sur la durée légale du travail ne sera pas passée inaperçue, à quelques semaines du prochain rendez-vous entre partenaires sociaux. Face à la proposition de l'Union des industries métallurgiques et minières (UIMM) d'abolir la semaine de 39 heures, les syndicats crient à la «provocation». Le sujet n'est pourtant pas nouveau: Pierre Guillen, vice-président du CNPF, avait déjà lancé le concept du «travail différencié» dans les annexes du rapport d'Alain Minc commandé par Edouard Balladur. Il s'agit ni plus ni moins que d'instaurer des horaires de travail de gré à gré entre employeurs et salariés, en fonction des besoins de l'entreprise. Cela donne «une idée singulière du dialogue social prétendument nouveau souhaité par le président du CNPF, Jean Gandois», ironise Louis Viannet. Le secrétaire général de la CGT condamne vertement les intentions de l'UIMM, qui visent selon lui à «fermer la porte de la négociation avant qu'elle ne soit ouverte». Réaction de colère également chez FO. Le projet de l'UIMM «placerait le salarié seul face à son employeur et marquerait le retour des relations sociales dignes du début de l'industrialisation», s'indigne la secrétaire confédérale Paulette Hofman. Le patronat, s'interroge de son côté Alain Deleu, président de la CFTC, a-t-il l'intention de «consolider ou d'affaiblir» le statut des salariés? Même la CFE-CGC juge «inquiétante» l'idé