«Le marché actions est pourri, repliez-vous sur les placements
monétaires.» Ce message se répand depuis plusieurs jours dans les salles de marchés parisiennes. La semaine qui s'achève vient de confirmer la remontée des taux courts en réaction aux tensions sur le franc. Et la nouvelle baisse de l'indice CAC40 ( 2,9% en cinq séances), prouve, une fois de plus, la morosité de la Bourse de Paris.
Vincent Lutreau, responsable des ventes à la société Transbourse, ne peut que constater un certain «découragement» des professionnels: «Il y a un mois, nous pensions que le marché était en voie de redressement. (...) Nous avons été pris à contre-pied par une conjonction d'éléments défavorables, pour la plupart extérieurs à la France: la crise du peso, la faillite de la banque d'affaires britannique Barings et la chute du dollar.»
Les autres éléments d'explication à cette forte déprime sont plus spécifiques à la place française. Il y a bien sûr le doute politique lié à la campagne électorale. Il y a surtout le caractère de plus en plus «exotique» du marché parisien, pour reprendre le mot de Jacques Léonard, responsable de la recherche à ING Bourse: «Notre place est hautement vulnérable. Dès qu'il y a des contraintes financières qui deviennent fortes, comme actuellement les désordres monétaires, la Bourse française devient des plus précaire et sans tendance.» Michel Jollant, de la société de Bourse Meeschaert, ne peut que constater pour sa part «la corrélation invraisemblable» entre l'évolu