Les employés de Renault prêts à en découdre pour des hausses de
salaires La CFDT et la CGT appellent tous les établissements à la grève mardi pour protester contre les augmentations de salaire jugées «très insuffisantes». En tête du mouvement: le site de Flins, qui entamait vendredi sa troisième journée de débrayage. Et les jeunes.
«Provocation», «insulte», les salariés de Renault n'ont plus que ces mots à la bouche depuis que la direction du constructeur automobile a annoncé mardi des augmentations de salaire pour 1995 de 2,5%, dont 1% de hausse générale. Vendredi, l'usine de Flins (Yvelines) a cessé le travail pour la troisième journée consécutive. Plus de 400 ouvriers ont tenté de bloquer dans la matinée l'autoroute A13, mais ont dû rebrousser chemin devant les forces de l'ordre déployées à hauteur de l'échangeur de Flins-sur-Seine. L'usine n'en était pas moins paralysée: à peine un tiers des Twingo et des Clio produites sur place sont sorties des chaînes, selon la direction, qui tentait cependant de minimiser les événements. De nouvelles manifestations ont eu lieu dans l'après-midi, sans heurts.
Flins n'est pas la seule usine à se mobiliser sur la question des salaires. Depuis quelques jours, les sites de Lardy, Cléon, Douai, Sandouville, Le Mans et Orléans ont débrayé tour à tour entre une et deux heures par jour. «Le climat est épouvantable. Après vingt-cinq ans de boîte, on gagne 7.500 francs nets. Tout le monde en a marre d'être sous-payé», constate Danièle Terreau, sec